Première exposition dans l’ancienne forge d’Émile Foucher à La Borne d’en bas.


En 1971, elle devient l’Association des Potiers de La Borne. Elle met en place un nouveau lieu d’exposition dans l’ancienne école qui, au fil des ans, invitera plus de 800 artistes. Elle organise depuis 1977 des rencontres et cuissons entre professionnels. Membre associé d’Ateliers d’Arts de France, adhérente du Collectif National des Céramistes dont elle est le siège, l’ACLB est en contact permanent avec les associations nationales. Elle participe aux Journées Européennes des Métiers d’Art ainsi qu’aux Journées Nationales de la Céramique.


Actuellement l’ACLB regroupe 70 céramistes installés sur une quinzaine de communes réparties autour de La Borne. L’attachement aux cuissons de hautes températures confère à La Borne sa référence mondiale dans la pratique des fours à bois pour la cuisson du grès.


Après plusieurs projets, l’association parvient à obtenir la construction d’un nouveau site.

Aujourd’hui, l’Association s’ouvre à tous les professionnels de la céramique qui en font la demande ou qu’elle sollicite de manière à fédérer plus largement toute personne souhaitant s’investir dans le fonctionnement, comme le stipulent ses statuts actuels.

Elle sollicite des personnalités compétentes dans le domaine associatif, relationnel, ainsi que dans le domaine artistique, notamment pour élargir les compétences d’un nouveau comité de proposition et de sélection des expositions.

Actions récentes :

  • Programmation et mise en place de 6 expositions annuelles d’artistes invités, mise en place des expositions permanentes, des cartes blanches et des conférences.
  • 
2009, Fermeture de l’ancien centre, organisation d’une dizaine d’expositions extérieures en France
  • 
2010, Ouverture du nouveau centre.

  • Accueil de l’Académie internationale de céramique.

  • 11ème Rencontre internationale. L’ACLB accueille 19 artistes des cinq continents. Cuisson du four traditionnel de l’association des Atelier Talbot. Conférences – Démonstrations.

  • 2011-2012, Mise en place d’expositions de fin d’année, collectives et ouvertes à d’autres artistes, catalogues.

  • Mise en place de conférences

  • 2013, Expo collective Château d’eau à Bourges,

  • Mise en place d’une résidence d’artiste à La Borne.

Un continuum céramique

L’activité céramique est attestée en différents lieux de son futur territoire d’élection – l’entité féodale ayant titre et qualité de principauté allodiale de Boisbelle – dès le XIIIe siècle, référence faite à la charte de l’abbaye Saint-Sulpice-lès-Bourges relative à des possessions du prieuré d’Achères longeant « le chemin menant à la poterie » et datée du mois d’avril 1260.

Durant les XIVe, XVe et XVIe siècles, poteries et noms de potiers sont abondamment mentionnés dans certaines paroisses limitrophes de la terre de Boisbelle. L’émergence d’une population de potiers et de corps de métiers associés à leur activité se confirme ainsi, de l’époque médiévale à la Renaissance, dans un contexte déterminé et particulièrement favorable :

  • une géologie caractérisée par le proche affleurement d’une veine d’argile dont la malléabilité se prête admirablement au tournage et naturellement douée d’une excellente tenue au feu,
  • 
une vaste forêt qui offre, avec ses chênes et ses charmes, un bois propice aux cuissons à haute température.


Des familles de potiers sont incitées à s’implanter au dit lieu « La Haulte-Borne de Boisbelle » à l’aube du XVIIe s. à l’instigation de Maximilien de Béthune, surintendant des Finances, grand-maître et capitaine général de l’artillerie du royaume, possesseur – depuis le 31 août 1605 – de la « Principauté souveraine de Boisbelle », créé duc et pair par Henri IV sous le vocable de Sully en février 1606 et bâtisseur, en féal hommage à son « royal cousin et amy », de la ville nouvelle d’Henrichemont – première pierre posée le 13 avril 1609.

Leurs ateliers y font souche, se multiplient et fourniront sans discontinuer une poterie utilitaire de grès jusqu’à la première moitié du XXe. Ces pièces, à usage domestique, agricole ou architectural, produites en série, sont cuites au bois dans des fours couchés de grande capacité construits avec des briques.

Entre les XVIIIe et XIXe siècles, une dynastie villageoise de potiers et de potières imagiers s’illustre par la création d’œuvres puissamment singulières, d’inspiration anthropomorphe, promues depuis une cinquantaine d’années au rang de chefs-d’œuvre de l’art populaire français.


La Grande Guerre, avec son cortège de mutations sociales et d’innovations technologiques, condamnera la poterie traditionnelle à disparaître et lui porte, dès 1918, un coup sévère. De l’extinction définitive de plusieurs grands fours à la fermeture d’anciens ateliers, elle provoque de nombreuses cessations d’activité, à l’entour comme au sein du village.

Avec la Seconde Guerre mondiale et la période de l’Occupation, pénurie et besoins – sans omettre l’appui bienveillant des services gouvernementaux – relancent cependant la production. Les derniers ateliers bornois reprennent du service et renoueront pour quelques années encore avec une activité soutenue.

Longue à s’éteindre, la tradition s’apprête à croiser dans le « double-jeu » de l’Histoire formant ici creuset, un avenir déjà bien amorcé. Des artistes arrivent en effet à La Borne, se mettent à l’œuvre auprès de certains maîtres-potiers puis ouvrent leur propre atelier et construisent des fours individuels. Ils pratiquent le tournage et le modelage de pièces uniques. Ce sera le cas de Jean Lerat en 1941, Paul Beyer en 1942, André Rozay et Jacqueline Bouvet en 1943, et, après-guerre, de Vassil Ivanoff, Pierre Mestre, Élisabeth Joulia, Yves et Monique Mohy, puis de la Danoise Anne Kjærsgaard, de Jean Linard et de Claudine Monchaussé.


Leur présence et leurs recherches céramiques amènent d’autres artistes de France, d’Europe, d’Australie, à s’installer dans le périmètre du village, autour des années soixante et 70. Quel que soit leur âge ou bien leur formation, ils ne cesseront d’innover, de créer, d’affirmer des formes nouvelles.

En 1971, constitution de l’Association des Potiers de La Borne. Elle expose collectivement le travail de ses membres au rez-de-chaussée de l’ancienne École communale de filles. De 1981 à 2009, elle recevra plus de 800 artistes dans un second lieu d’exposition mis en place à l’étage. Devenue Association Céramique La Borne (ACLB), elle organise à l’automne 2010 sa 11ème Rencontre internationale à l’occasion de laquelle 19 artistes des cinq continents sont accueillis en résidence.

Elle compte à ce jour 67 céramistes qui exercent à La Borne même et dans une quinzaine de communes avoisinantes. Un grand nombre d’entre eux utilise toujours la technique des cuissons à haute température, faisant de « La Borne » une référence mondiale dans le domaine du grès et des fours à bois.

Prenons le temps de parcourir l’entrelacs des lignes d’une histoire céramique continue, des poteries les plus anciennes jusqu’aux plus récentes des créations contemporaines :


  • le Musée de la Poterie, ouvert en 1986, présente une impressionnante collection de grès du Haut-Berry des XVIIIe, XIXe et 1re moitié du XXe s. qu’accompagne une exposition thématique annuelle,


  • site associatif des Ateliers Talbot permet l’approche circonstanciée d’un atelier traditionnel,

  • 5 fours historiques de technologie différente – sur les 11 toujours debout et datables du XIXe au milieu du XXe sont inscrits depuis 1996 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques de la région Centre,

  • à La Borne-d’en-Bas, le four couché de 25 m3, d’un type décrit par Alexandre Brongniart en 1842 dans son Traité des Arts céramiques comme « four fusiforme à chambre unique, à flamme directe et axe de tirage oblique »  (a vu sa voûte restaurée en mai 2011 à l’initiative de la commune d’Henrichemont)
  • le Musée Vassil Ivanoff et sa maison-atelier établie en 1946, évoquent de plain-pied l’activité vigoureuse de cet artiste d’origine bulgare (1897-1973) et celle de ses contemporains,
  • 
la (1931-2010), si proche, et le dispositif originel en ferme carrée d’Europe du Nord de ses premières constructions, sont le témoignage vertical et flamboyant de la vie de cet artiste bâtisseur ; en avril 2012, le site de la Cathédrale a fait l’objet d’une mesure de protection, préalable à une inscription à l’I.S.M.H. actée en juillet 2012, et le nouveau Centre céramique contemporaine La Borne (C.C.C.L.B.), ouvert au public le 10 avril 2010, qui a pour ambition culturelle de devenir une référence artistique nationale et internationale.