1. Préparation des céramiques :

Elles sont modelées avec une bonne terre à raku, blanche de préférence si l’on veut faire des décors de couleur. Un polissage, même sommaire, ou l’utilisation d’une terre dite “sigilée” permettra d’obtenir un meilleur rendu de la pièce après cuisson. La présence d’oxyde de fer ( 1 à 5 %) dans la terre ou dans l’engobe révélera des nuances de couleurs selon les effets de l’oxydo-réduction de la cuisson. Les colorants céramiques et les oxydes offrent une plus grande gamme de couleurs. La “ball-clay” est un excellent engobe, il peut-être poli, après l’adjonction de colorants,  à l’aide d’une agathe par exemple, ou tout autre objet permettant le polissage, à la main ou avec un chiffon de coton quand la terre est encore très légèrement humide.


2. Disposition des pièces dans le four:

Les pièces à cuire peuvent être directement posées sur le sol sur un lit de charbon de bois sur des briques, carreaux en terre cuite ou sur des ardoises si l’on veut protéger le sol des effets de la température de cuisson. Ces éléments sont posés à sec.
 Les céramiques parfaitement sèches sont empilés en cône comme cela est visible sur la photographie, n’étant pas émaillées, elles peuvent se toucher. De la sciure sèche et du charbon de bois recouvre les céramiques.

3. Disposition du bois et construction du four:

Du bois fendu ou de la “charbonnette” parfaitement sec  est posé directement sur les poteries, attachées avec de la ficelle pour un meilleur maintien. L’épaisseur de la couche de bois varie selon la grandeur de four, 10 à 20 cm convient pour un four de cette taille.
Des feuilles de papier ( glacé de préférence) recouvertes d’une barbotine, sont posés en couches successives, 10 à 15 épaisseurs sont nécessaire. La première couche de feuille doit être posée sans barbotine pour ne pas souiller les céramiques.
La barbotine, réalisée avec n’importe quelle “terre à pot” est facilement obtenue en la laissant préalablement  sécher complément puis en recouvrant d’eau. Les enfants adorent participer à cette préparation!, patouille oblige…
Si l’on veut donner du volume à ce four, pour le transformer en dragon par exemple, il suffit de réaliser un torchis obtenu en mélangeant la barbotine avec de la paille hachée ( avec une tondeuse), ou avec de la tourbe ou de l’herbe de tonte de gazon, il est aussi possible de modeler une tête de dragon en guise de cheminée avec un torchis plus gras, à essayer. Veiller à fermer complément la cheminée à la construction.
Une barbotine blanche ou colorée avec des ocres, peut être posée sur le four pour le plaisir du “faire” des yeux.
Un mini alandier est construit avec quelques briques à l’avant du four, il permettra d’alimenter le four et d’optimiser la cuisson.




















4. Utilisation:

Lorsque les pièces enfournées sont crues il faut prévoir une durée d’environ deux jours.
L’alandier étant ouvert ( ouverture  de 11 X1 1 cm environ maximum) faire une petite ouverture (3 à 5 cm carré) en haut du four en guise de cheminée ( voir photos), la grandeur de ce trou détermine la rapidité de la cuisson, plus la cheminée est grande, plus le feu est vif! Il faut donc ne pas précipiter la cuisson sinon les céramiques explosent, si l’on peut utiliser un pyromètre, la température ne doit pas dépasser 80° pendant les 4 premières heures de cuisson et 150° les heures suivantes, la montée en température doit être très lente, le bois et le charbon de bois se consume peu à peu, sans flamme la première journée, le four doit sécher également lentement pour pouvoir éliminer l’eau contenue dans la barbotine.
Si la montée en température est trop rapide, il suffit d’obturer légèrement la cheminée, faute d’air, la combustion du bois ralentit.
La nuit il suffit de fermer presque complément la cheminée et l’alandier, le feu couve et sera réactivé facilement le lendemain matin.
Au deuxième jour, le four étant sec, une montée en température de 100°/heure environ est convenable. Le bois à l’intérieur du four se consumant plus rapidement, une alimentation par l’alandier peut compléter la cuisson. Il faut bien sur penser à ouvrir de plus en plus la cheminée pour une montée en puissance du feu et fermer à 90 % l’entrée de l’alandier avec une brique, voir les photos. En fin de cuisson des flammes sortent de la cheminée, à la grande joie des enfants.

Attention ce four n’est pas sans danger pour les enfants, et les adultes également. En effet, l’extrême fragilité de sa constitution ainsi que sa température élevée en fin de cuisson, environ 800°, peuvent occasionner des brûlures graves en cas de chute sur le four, un périmètre de sécurité est donc indispensable.

La cuisson est terminée quand l’intérieur du four est d’un beau rouge vif.

5. Défournement:

Le four, complètement refroidit, de détruit très facilement. Les céramiques seront lavées à l’eau claire et, éventuellement, cirées avec une cire incolore pour un aspect plus doux. Les variations de couleurs dues à l’oxydo-déduction et à l’enfumage peuvent donner un très bel aspect aux céramiques polies.





















7. Suite:

Sur le même principe de fabrication et d’utilisation et avec un peu d’imagination, des fours similaires de plus grandes tailles peuvent être réalisés. L’utilisation de torchis sera alors plus appropriée dans la construction de tels fours. A suivre….