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lundi 8 août 2011

Les terres enfumées noires

La mise en forme de mes objets céramiques suit une progression naturelle. Je définis tout d’abord la forme générale avec une terre très légère de ma fabrication puis, après un séchage partiel, je la recouvre d’une couche de terre raku très solide en précisant la forme. Evidage de la pièce puis séchage complet.
    Le craquelage est obtenu en recouvrant la céramique, après l’avoir longuement grattée et ré humidifiée, d’une fine couche d’argile colorée sur toute la surface de la pièce, puis je procède au polissage avec une agathe, cette opération minutieuse est longue et très délicate.
    Après un deuxième séchage complet, la pièce est cuite à 900 / 1000°, puis retirée du four à la main à cette température, et déposée- rouge - sur un lit de sciure sèche pour être enfumée. 

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dimanche 7 août 2011

Le four anagama de La Borne

 

 

CUISSON D'UN FOUR ANAGAMA

 


Le premier four anagama a été construit par les membres de l'association en 2002. Il a effectué de nombreuses cuissons, ce qui a nécessité son entière reconstruction cet hiver 2024. Une dizaine de personnes de notre association (bénévoles) au minimum ont participé à cette construction.
D’inspiration japonaise, le four anagama est un four à chambre unique, dit «four à flamme directe » en forme arrondie pour faciliter la circulation de la flamme. Il existe de nombreux autres types de fours à bois , tels le four « noborigama » qui possède plusieurs chambres d’enfournements, ce qui permet une meilleure isothermermie mais atténue les marques de cendres  et les effets de flammes. Il y a aussi des « fours bouteilles », fours à flammes renversées, bouclées, à air pulsée, …
Les fours traditionnels de La Borne sont, le plus sauvent, des fours à flamme directe à chambre unique,(dits « fours baleine » mais l’enfournement des pots se fait par l’arrière du four, contrairement au four anagama dont l’enfournement se fait par le devant du four

Une cuisson dans ce four demande un mois de travail, rangement du bois 15 stères  environ, enfournement durant une semaine, la cuisson dure cinq à six jours (et nuit), refroidissement du four: 10 jours, défournement et nettoyage du site.

Le bois utilisé pour cuire le four anagama est principalement du chêne; nous avons la chance d'avoir de nombreuses forêts à proximité de La borne, une entreprise locale qui fabrique des merrains, pièces de bois nécessaire pour la fabrication des tonneaux viticoles, nous vend le bois non utilisé pour leurs fabrications.

Pour cette cuisson, une équipe de 10 personnes, céramistes professionnelles,  est constituée. Six quarts de 4 heures avec deux cuiseurs est nécessaire prenant 6 jours. Un(e) ou deux responsables de cuisson, coordonnent l’équipe et le suivi de la cuisson.

Il faut également gérer les hébergements, les repas des cuiseurs et une équipe de médiateurs qui fait l’interface entre le public et les cuiseurs. En effet, réaliser une cuisson de qualité dans ce four est une tache délicate qui demande de l’expérience et de l’attention.

L’enfournement consiste à placer les céramiques dans le four de façon judicieuse, c’est à dire en pensant au passage de la flamme et à l’exposition des pièces au feu. En effet le dépôt des cendres du bois, les traces de  feu (oxydo-réduction) ainsi que le positionnement précis des céramiques entre elles demandent de l’attention pour avoir de bons résultats. Il ne s’agit pas simplement de cuire les pièces, mais avant tout, de tout faire pour obtenir de belles matières. On pourrait réduire de moitié la durée de la cuisson et la consommation de bois, mais le résultat ne serait pas à la hauteur de notre attente. Ce type de cuisson de longue durée, lorsqu’elle est bien conduite, nous permet d’obtenir quelques belles céramiques, pièces uniques, qui gardent et expriment l’intensité du feu, conjugué avec les formes et les volumes de pièces. Chaque pièce est placée sur des petites billes de terre réfractaire pour éviter quelles ne se collent sur les plaques d’enfournement. C’est un travail long et minutieux.
Certaines  pièces sont placées dans le cendrier du four, dans l’alandier, les traces de cendres fondues, de flammes  et de braise sont alors intenses.

La porte d’entrée du four est  fermée avec des briques réfractaires, en prenant soin d’aménager des petites ouvertures pour placer le bois

La cuisson est dans un premier temps lente et progressive, le feu devant être très modéré les premiers jours afin de sécher le four et les céramiques, qui sont enfournées » crues ». C’est le « bassinage ». Le bois est placé en bas de l’alandier, puis la quantité de bois est lentement augmentée afin de constituer une couche de braises épaisse.
Après deux ou trois jours de cuisson, la braise étant haute, le bois est placé par petites charges à intervalles réguliers, dans le four par la porte du haut, Il faut prendre soin de bien laisser bruler le bois et, en même temps,  de maintenir le feu et la production de flammes. Celles-ci s’allongent  de plus en plus.

Oxydo-réduction: La chaleur produite provient de la combustion du bois (carbone) avec l’air (oxygène). C’est une réaction chimique bien connue: carbone + oxygène donne du CO2 et de la chaleur. Lorsque l’on donne du bois au four, on apporte une grande quantité de carbone,, il y a donc alors un excès de carbone dans le four, la quantité d’oxygène étant  constante. On observe l’apparition de flammes dans la cheminée, le carbone brûle dehors  l’oxygène de l’air, il y a en outre émission d’une odeur caractéristique. Dans le four le carbone recherche de l’oxygène, il va en trouver dans les oxydes métalliques contenus dans la terre, principalement de l’oxyde  de fer.  Il va donc « manger » leurs atomes  oxygène et donc les  dégrader. la molécule d’oxyde de fer va ainsi perdre peu à peu ses atomes d’oxygène , elles seront donc réduites en taille, c’est la réduction. L’oxyde FE3O4 va donc devenir FE2O3, puis FEO puis FE (fer non oxydé). Chaque oxyde ayant  sa propre couleur, de plus en plus vive au fur et à mesure qu’il perd ses oxygènes, d’où les variations de couleurs observées au défournement des céramiques. De plus le contact des pièces les unes sur les autres perturbe et nuance ces variations de couleurs.

Les cendres, qui fondent à partir de 1250°C, donnent également des brillances et des variations de couleurs propres aux cuissons dans les fours à bois. Les fours à gaz et au  charbon donnent des effets de couleur liées au carbone, dans les fours électriques, sans combustion, il n’y a pas de variations de couleurs de la terre  ou de l’émail.

Le contrôle des températures se fait visuellement avec des « montres » , bâtonnets de céramique étalonnés pour fondre à des températures prédéterminées. Voir modèle. Ces montres sont placées dans le four de telles façons que l’on puisse les voir durant la cuisson. Les pyromètres sont simplement utiles pour indiquer les variations de température.

Les potiers traditionnels de La Borne plaçaient dans le four de anneaux de terre qu’ils ressortaient  du four pour apprécier la cuisson et la température.

Un « embraisage » est fait à la fin de la cuisson par les deux ouvertures latérales afin de mettre en contact les pots avec la braise, pour une « super » réduction avec des effets recherchés.

En fin de cuisson , le four est soigneusement fermé avec un mélange de terre et de sable afin d’éviter un refroidissement brutal des céramiques. Sans ce travail, de nombreuses pièces seraient détruites ou fragilisées (point quartz de la silice…)

 

 

 

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mardi 2 novembre 2010

Le four dragon de Ruelle

      

Ce four dragon a été construit en deux semaines dans mon jardin, il a un volume utile d’environ 300l pour une température de cuisson d’environ 1000 °. Sa conception est inspirée des fours médiévaux à flamme directe, comme ceux du site archéologique de Saran, près d’Orléans.

Sa structure est en briques réfractaires, les volumes extérieurs sont réalisés avec du torchis et des formes modelées et cuites préalablement. Il est particulièrement bien adapté pour cuire des terres polies ou sigilées, avec possibilité d’embraisage par le haut du four.

Voici quelques images de sa fabrication, la première cuisson fut réalisée le 6 juin 2010, par une belle journée de printemps.

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samedi 23 décembre 2006

Le four dragon de Blagnac.

Le service d’animation céramique “LES ATELIERS D’ART” de la commune de Blagnac en Haute Garonne, m’a invité à concevoir, construire et cuire un four dragon à l’occasion du festival pour jeunes enfants “Luluberlu” en mai 2009.
Ce projet fut réalisé avec l’aide de deux de mes  stagiaires: Delphine et Elodie, et deux animatrices: Laure et Laure! des “Ateliers d’Art” de Blagnac sous la responsabilité de Véronique G.
Les enfants de l’Atelier d’Art” ont modelés des oeufs en terre dans lesquels étaient cachés des “petits trésors” , en terre également, qui furent ouverts à l’issue de la cuisson.






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jeudi 9 septembre 2004

Construction d'un petit four raku bidon

Réalisation d’un fours raku très économique, facile à construire. Voici en quelques images les principales étapes de la construction de ce four  tapissé de fibres réfractaires.

DOSSIER  COMPLET








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mardi 7 septembre 2004

Construction d'un "four torchis"

Ce type de four d'usage unique et de construction très simple, permet de cuire des céramiques à une température pouvant atteindre 800 à 850 °. Il peut être facilement réalisé et utilisé  avec l'aide de jeunes enfants, son coût de construction et de fonctionnement est très faible.

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Four cloche

Le four cloche de François Maréchal est d’un fonctionnement très aisé, sa flamme renversée assure une bonne isothermie.





DOSSIER COMPLET








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Four dragon en torchis

four_dragon_torchis.jpg

Ce four, de fabrication simple et économique, peut- être réalisé avec du torchis et utilisé par des enfants encadrés par un éducateur, il peut, en outre, cuire une petite production d’objets réalisés en terre chamotTée (20 kg environ de terre, plus si l’on rallonge le four).

TÉLÉCHARGEMENT DU DOCUMENT EN PDF

Mise à disposition de documents relatifs (fiches techniques, notes pédagogiques, autres..) à l’étude, construction et utilisation d’un four de ce type durant la formation.







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mardi 2 mars 1999

Le dragon de Sainte Thorette

 Ce projet scolaire a été réalisé avec la collaboration des instituteurs de trois classes des écoles primaires de Ste Thorette et de Preuilly dans le cher. Le four a été realisé par les stagiaires en formation professionnelle dans mon atelier.

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