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dimanche 7 août 2011

Le four anagama de La Borne

 

 

CUISSON D'UN FOUR ANAGAMA

 


Le premier four anagama a été construit par les membres de l'association en 2002. Il a effectué de nombreuses cuissons, ce qui a nécessité son entière reconstruction cet hiver 2024. Une dizaine de personnes de notre association (bénévoles) au minimum ont participé à cette construction.
D’inspiration japonaise, le four anagama est un four à chambre unique, dit «four à flamme directe » en forme arrondie pour faciliter la circulation de la flamme. Il existe de nombreux autres types de fours à bois , tels le four « noborigama » qui possède plusieurs chambres d’enfournements, ce qui permet une meilleure isothermermie mais atténue les marques de cendres  et les effets de flammes. Il y a aussi des « fours bouteilles », fours à flammes renversées, bouclées, à air pulsée, …
Les fours traditionnels de La Borne sont, le plus sauvent, des fours à flamme directe à chambre unique,(dits « fours baleine » mais l’enfournement des pots se fait par l’arrière du four, contrairement au four anagama dont l’enfournement se fait par le devant du four

Une cuisson dans ce four demande un mois de travail, rangement du bois 15 stères  environ, enfournement durant une semaine, la cuisson dure cinq à six jours (et nuit), refroidissement du four: 10 jours, défournement et nettoyage du site.

Le bois utilisé pour cuire le four anagama est principalement du chêne; nous avons la chance d'avoir de nombreuses forêts à proximité de La borne, une entreprise locale qui fabrique des merrains, pièces de bois nécessaire pour la fabrication des tonneaux viticoles, nous vend le bois non utilisé pour leurs fabrications.

Pour cette cuisson, une équipe de 10 personnes, céramistes professionnelles,  est constituée. Six quarts de 4 heures avec deux cuiseurs est nécessaire prenant 6 jours. Un(e) ou deux responsables de cuisson, coordonnent l’équipe et le suivi de la cuisson.

Il faut également gérer les hébergements, les repas des cuiseurs et une équipe de médiateurs qui fait l’interface entre le public et les cuiseurs. En effet, réaliser une cuisson de qualité dans ce four est une tache délicate qui demande de l’expérience et de l’attention.

L’enfournement consiste à placer les céramiques dans le four de façon judicieuse, c’est à dire en pensant au passage de la flamme et à l’exposition des pièces au feu. En effet le dépôt des cendres du bois, les traces de  feu (oxydo-réduction) ainsi que le positionnement précis des céramiques entre elles demandent de l’attention pour avoir de bons résultats. Il ne s’agit pas simplement de cuire les pièces, mais avant tout, de tout faire pour obtenir de belles matières. On pourrait réduire de moitié la durée de la cuisson et la consommation de bois, mais le résultat ne serait pas à la hauteur de notre attente. Ce type de cuisson de longue durée, lorsqu’elle est bien conduite, nous permet d’obtenir quelques belles céramiques, pièces uniques, qui gardent et expriment l’intensité du feu, conjugué avec les formes et les volumes de pièces. Chaque pièce est placée sur des petites billes de terre réfractaire pour éviter quelles ne se collent sur les plaques d’enfournement. C’est un travail long et minutieux.
Certaines  pièces sont placées dans le cendrier du four, dans l’alandier, les traces de cendres fondues, de flammes  et de braise sont alors intenses.

La porte d’entrée du four est  fermée avec des briques réfractaires, en prenant soin d’aménager des petites ouvertures pour placer le bois

La cuisson est dans un premier temps lente et progressive, le feu devant être très modéré les premiers jours afin de sécher le four et les céramiques, qui sont enfournées » crues ». C’est le « bassinage ». Le bois est placé en bas de l’alandier, puis la quantité de bois est lentement augmentée afin de constituer une couche de braises épaisse.
Après deux ou trois jours de cuisson, la braise étant haute, le bois est placé par petites charges à intervalles réguliers, dans le four par la porte du haut, Il faut prendre soin de bien laisser bruler le bois et, en même temps,  de maintenir le feu et la production de flammes. Celles-ci s’allongent  de plus en plus.

Oxydo-réduction: La chaleur produite provient de la combustion du bois (carbone) avec l’air (oxygène). C’est une réaction chimique bien connue: carbone + oxygène donne du CO2 et de la chaleur. Lorsque l’on donne du bois au four, on apporte une grande quantité de carbone,, il y a donc alors un excès de carbone dans le four, la quantité d’oxygène étant  constante. On observe l’apparition de flammes dans la cheminée, le carbone brûle dehors  l’oxygène de l’air, il y a en outre émission d’une odeur caractéristique. Dans le four le carbone recherche de l’oxygène, il va en trouver dans les oxydes métalliques contenus dans la terre, principalement de l’oxyde  de fer.  Il va donc « manger » leurs atomes  oxygène et donc les  dégrader. la molécule d’oxyde de fer va ainsi perdre peu à peu ses atomes d’oxygène , elles seront donc réduites en taille, c’est la réduction. L’oxyde FE3O4 va donc devenir FE2O3, puis FEO puis FE (fer non oxydé). Chaque oxyde ayant  sa propre couleur, de plus en plus vive au fur et à mesure qu’il perd ses oxygènes, d’où les variations de couleurs observées au défournement des céramiques. De plus le contact des pièces les unes sur les autres perturbe et nuance ces variations de couleurs.

Les cendres, qui fondent à partir de 1250°C, donnent également des brillances et des variations de couleurs propres aux cuissons dans les fours à bois. Les fours à gaz et au  charbon donnent des effets de couleur liées au carbone, dans les fours électriques, sans combustion, il n’y a pas de variations de couleurs de la terre  ou de l’émail.

Le contrôle des températures se fait visuellement avec des « montres » , bâtonnets de céramique étalonnés pour fondre à des températures prédéterminées. Voir modèle. Ces montres sont placées dans le four de telles façons que l’on puisse les voir durant la cuisson. Les pyromètres sont simplement utiles pour indiquer les variations de température.

Les potiers traditionnels de La Borne plaçaient dans le four de anneaux de terre qu’ils ressortaient  du four pour apprécier la cuisson et la température.

Un « embraisage » est fait à la fin de la cuisson par les deux ouvertures latérales afin de mettre en contact les pots avec la braise, pour une « super » réduction avec des effets recherchés.

En fin de cuisson , le four est soigneusement fermé avec un mélange de terre et de sable afin d’éviter un refroidissement brutal des céramiques. Sans ce travail, de nombreuses pièces seraient détruites ou fragilisées (point quartz de la silice…)

 

 

 

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vendredi 17 décembre 2010

Construction economique d'un four anagama par Pierri Iooi

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Vous trouverez sur ce blog les photos des principales phases de construction d’un four anagama d’un volume d’un mètre cube utile environ. La particularité de cette construction est son prix de revient très bas, en effet pour réaliser ce four il suffit de se procurer un petit camion de terre à pot réfractaire (ici du grès de La Borne 18250), non préparée ni lavée, c’est à dire extraite directement de la carrière, cette terre doit pouvoir résister à une température de 1350° minimum. Il faut également un peu de paille et des branchages comme vous pouvez le voir sur les photos, n’oubliez pas aussi quelques litres d’huile de coude, le four est enterré.!

Le potier, Pierri Looi (awoilpe@no-log.org, pierriluz@hotmail.fr) qui construit ce four vit et travaille à côté du village de La Borne, dans le Cher au centre de la France, près de la ville de Bourges.

Vous pouvez retrouver Pierri Looi sur facebook

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