Dans cette rubrique, vous trouverez divers documents et informations techniques sur la construction et la conduite de fours céramique/techniques d'enfumage.
Ce four peut être réaliséen une demi journée à 2 personnes, il est d'un coût de construction réduit. Le modèle réalisé à l'occasion des "grands feux" de La Borne 2024 a nécessité les fournitures suivantes:
Ce four est très facile à construire, son prix de revient est modique. Il est léger et peut être transporté facilement dans une voiture si besoin est.
Il peut fonctionner au gaz ou au bois. En outre il est totalement exempt de fibre céramique et il est pratiquement inusable puisque fabriqué uniquement avec des briques réfractaires légères (environ 65 briques que l’on peut acheter chez les fournisseurs de matériel pour les céramistes, environ 3€/brique).
Le premier four anagama a été construit par les membres de l'association en 2002. Il a effectué de nombreuses cuissons, ce qui a nécessité son entière reconstruction cet hiver 2024. Une dizaine de personnes de notre association (bénévoles) au minimum ont participé à cette construction.
D’inspiration japonaise, le four anagama est un four à chambre unique, dit «four à flamme directe » en forme arrondie pour faciliter la circulation de la flamme. Il existe de nombreux autres types de fours à bois , tels le four « noborigama » qui possède plusieurs chambres d’enfournements, ce qui permet une meilleure isothermermie mais atténue les marques de cendres et les effets de flammes. Il y a aussi des « fours bouteilles », fours à flammes renversées, bouclées, à air pulsée, …
Les fours traditionnels de La Borne sont, le plus sauvent, des fours à flamme directe à chambre unique,(dits « fours baleine » mais l’enfournement des pots se fait par l’arrière du four, contrairement au four anagama dont l’enfournement se fait par le devant du four
Une cuisson dans ce four demande un mois de travail, rangement du bois 15 stères environ, enfournement durant une semaine, la cuisson dure cinq à six jours (et nuit), refroidissement du four: 10 jours, défournement et nettoyage du site.
Le bois utilisé pour cuire le four anagama est principalement du chêne; nous avons la chance d'avoir de nombreuses forêts à proximité de La borne, une entreprise locale qui fabrique des merrains, pièces de bois nécessaire pour la fabrication des tonneaux viticoles, nous vend le bois non utilisé pour leurs fabrications.
Pour cette cuisson, une équipe de 10 personnes, céramistes professionnelles, est constituée. Six quarts de 4 heures avec deux cuiseurs est nécessaire prenant 6 jours. Un(e) ou deux responsables de cuisson, coordonnent l’équipe et le suivi de la cuisson.
Il faut également gérer les hébergements, les repas des cuiseurs et une équipe de médiateurs qui fait l’interface entre le public et les cuiseurs. En effet, réaliser une cuisson de qualité dans ce four est une tache délicate qui demande de l’expérience et de l’attention.
L’enfournement consiste à placer les céramiques dans le four de façon judicieuse, c’est à dire en pensant au passage de la flamme et à l’exposition des pièces au feu. En effet le dépôt des cendres du bois, les traces de feu (oxydo-réduction) ainsi que le positionnement précis des céramiques entre elles demandent de l’attention pour avoir de bons résultats. Il ne s’agit pas simplement de cuire les pièces, mais avant tout, de tout faire pour obtenir de belles matières. On pourrait réduire de moitié la durée de la cuisson et la consommation de bois, mais le résultat ne serait pas à la hauteur de notre attente. Ce type de cuisson de longue durée, lorsqu’elle est bien conduite, nous permet d’obtenir quelques belles céramiques, pièces uniques, qui gardent et expriment l’intensité du feu, conjugué avec les formes et les volumes de pièces. Chaque pièce est placée sur des petites billes de terre réfractaire pour éviter quelles ne se collent sur les plaques d’enfournement. C’est un travail long et minutieux.
Certaines pièces sont placées dans le cendrier du four, dans l’alandier, les traces de cendres fondues, de flammes et de braise sont alors intenses.
La porte d’entrée du four est fermée avec des briques réfractaires, en prenant soin d’aménager des petites ouvertures pour placer le bois
La cuisson est dans un premier temps lente et progressive, le feu devant être très modéré les premiers jours afin de sécher le four et les céramiques, qui sont enfournées » crues ». C’est le « bassinage ». Le bois est placé en bas de l’alandier, puis la quantité de bois est lentement augmentée afin de constituer une couche de braises épaisse.
Après deux ou trois jours de cuisson, la braise étant haute, le bois est placé par petites charges à intervalles réguliers, dans le four par la porte du haut, Il faut prendre soin de bien laisser bruler le bois et, en même temps, de maintenir le feu et la production de flammes. Celles-ci s’allongent de plus en plus.
Oxydo-réduction: La chaleur produite provient de la combustion du bois (carbone) avec l’air (oxygène). C’est une réaction chimique bien connue: carbone + oxygène donne du CO2 et de la chaleur. Lorsque l’on donne du bois au four, on apporte une grande quantité de carbone,, il y a donc alors un excès de carbone dans le four, la quantité d’oxygène étant constante. On observe l’apparition de flammes dans la cheminée, le carbone brûle dehors l’oxygène de l’air, il y a en outre émission d’une odeur caractéristique. Dans le four le carbone recherche de l’oxygène, il va en trouver dans les oxydes métalliques contenus dans la terre, principalement de l’oxyde de fer. Il va donc « manger » leurs atomes oxygène et donc les dégrader. la molécule d’oxyde de fer va ainsi perdre peu à peu ses atomes d’oxygène , elles seront donc réduites en taille, c’est la réduction. L’oxyde FE3O4 va donc devenir FE2O3, puis FEO puis FE (fer non oxydé). Chaque oxyde ayant sa propre couleur, de plus en plus vive au fur et à mesure qu’il perd ses oxygènes, d’où les variations de couleurs observées au défournement des céramiques. De plus le contact des pièces les unes sur les autres perturbe et nuance ces variations de couleurs.
Les cendres, qui fondent à partir de 1250°C, donnent également des brillances et des variations de couleurs propres aux cuissons dans les fours à bois. Les fours à gaz et au charbon donnent des effets de couleur liées au carbone, dans les fours électriques, sans combustion, il n’y a pas de variations de couleurs de la terre ou de l’émail.
Le contrôle des températures se fait visuellement avec des « montres » , bâtonnets de céramique étalonnés pour fondre à des températures prédéterminées. Voir modèle. Ces montres sont placées dans le four de telles façons que l’on puisse les voir durant la cuisson. Les pyromètres sont simplement utiles pour indiquer les variations de température.
Les potiers traditionnels de La Borne plaçaient dans le four de anneaux de terre qu’ils ressortaient du four pour apprécier la cuisson et la température.
Un « embraisage » est fait à la fin de la cuisson par les deux ouvertures latérales afin de mettre en contact les pots avec la braise, pour une « super » réduction avec des effets recherchés.
En fin de cuisson , le four est soigneusement fermé avec un mélange de terre et de sable afin d’éviter un refroidissement brutal des céramiques. Sans ce travail, de nombreuses pièces seraient détruites ou fragilisées (point quartz de la silice…)
Vous trouverez sur ce blog les photos des principales phases de construction d’un four anagama d’un volume d’un mètre cube utile environ. La particularité de cette construction est son prix de revient très bas, en effet pour réaliser ce four il suffit de se procurer un petit camion de terre à pot réfractaire (ici du grès de La Borne 18250), non préparée ni lavée, c’est à dire extraite directement de la carrière, cette terre doit pouvoir résister à une température de 1350° minimum. Il faut également un peu de paille et des branchages comme vous pouvez le voir sur les photos, n’oubliez pas aussi quelques litres d’huile de coude, le four est enterré.!
Le potier, Pierri Looi (awoilpe@no-log.org, pierriluz@hotmail.fr) qui construit ce four vit et travaille à côté du village de La Borne, dans le Cher au centre de la France, près de la ville de Bourges.
Ce four dragon a été construit en deux semaines dans mon jardin, il a un volume utile d’environ 300l pour une température de cuisson d’environ 1000 °. Sa conception est inspirée des fours médiévaux à flamme directe, comme ceux du site archéologique de Saran, près d’Orléans.
Sa structure est en briques réfractaires, les volumes extérieurs sont réalisés avec du torchis et des formes modelées et cuites préalablement. Il est particulièrement bien adapté pour cuire des terres polies ou sigilées, avec possibilité d’embraisage par le haut du four.
Voici quelques images de sa fabrication, la première cuisson fut réalisée le 6 juin 2010, par une belle journée de printemps.
Crée en juillet 2006 à l’initiative de trois jeunes céramistes en
formation activement soutenus par Dominique Legros, l’association
Yakishimé (mariage de la terre et du feu) a pour objet la réactivation
du four japonais…
Description des différentes phases de fabrication d'un four raku, à usage professionnel, que j'utilise depuis plusieurs années; il peut cuire des céramiques de (50X50X50) cm au maximum (100 litres utiles) à 1100 °. Une grande ouverture de la cheminée permet de sortir du four des céramiques de petites et moyennes tailles sans avoir à soulever le couvercle, ce qui facilite grandement la manipulation des céramiques à chaud. Le cout de fabrication de ce four entièrement réalisé par soi même est inférieur à 1000 €, bruleur et pyrométrie non compris. Vous trouverez ci-dessous quelques indications de prix des matériaux de construction proposées par les sociétés Céradel et Solargil.
Le service d’animation céramique “LES ATELIERS D’ART” de la commune de Blagnac en Haute Garonne, m’a invité à concevoir, construire et cuire un four dragon à l’occasion du festival pour jeunes enfants “Luluberlu” en mai 2009. Ce projet fut réalisé avec l’aide de deux de mes stagiaires: Delphine et Elodie, et deux animatrices: Laure et Laure! des “Ateliers d’Art” de Blagnac sous la responsabilité de Véronique G. Les enfants de l’Atelier d’Art” ont modelés des oeufs en terre dans lesquels étaient cachés des “petits trésors” , en terre également, qui furent ouverts à l’issue de la cuisson.
Réalisation d’un fours raku très économique, facile à construire. Voici en quelques images les principales étapes de la construction de ce four tapissé de fibres réfractaires.
Ce type de four d'usage unique et de construction très simple, permet de cuire des céramiques à une température pouvant atteindre 800 à 850 °. Il peut être facilement réalisé et utilisé avec l'aide de jeunes enfants, son coût de construction et de fonctionnement est très faible.
Ce four, de fabrication simple et économique, peut- être réalisé avec du torchis
et utilisé par des enfants encadrés par un éducateur, il peut, en
outre, cuire une petite production d’objets réalisés en terre chamotTée
(20 kg environ de terre, plus si l’on rallonge le four).
Mise à disposition de documents relatifs (fiches techniques, notes pédagogiques, autres..) à l’étude, construction et utilisation d’un four de ce type durant la formation.
Saran au nord-ouest d’Orléans, à 6 km du centre ville
d’Orléans. Au nord, en lisière de la forêt d’Orléans.
Sur le site artisanal potier du Haut Moyen-Age (6/9 ème siècle).
Monsieur Sébastien Jesset, archéologue de l'INRAP, est responsable de ce projet. Le four a été reconstruit de la façon la plus fidèle qui soit avec les différents matériaux retrouvés sur sur le site. Ce document a été rédigé avec l'aide de l'étude "Premier bilan de la campagne de fouilles de 2009"réalisée par Mr Jesset. Le céramiste Pierre Garnault ainsi que moi-même avons conduit cette cuisson qui dura 4 à 5 heures. Malgré une chambre de cuisson largement ouverte, une température de plus de 1000° fut atteinte sans difficulté avec des branchages secs et de la charbonnette.
Le chantier archéologique de Saran est sous la rersponsabilité administrative de la Fédération Archéologique du Loiret.
Ce four d'une construction aisée peut atteindre la température de 1150° en 4/6 heures en consommant très peu de bois. C'est un four de type "gallo-romain", à flamme directe, il peut être utilisé pour réaliser des dégourdis, des cuissons raku et des cuissons de terres enfumées et sigillées. Son coût de fabrication étant faible puique l'on utilise principalement pour sa construction de la terre à pot ordinaire. La paroie du four étant fine et légère (de 3 à 5 cm d'épaisseur), sa masse est faible et ne nécessite pas beaucoup d'énergie pour monter en température, ce qui permet des cuissons rapides et économiques. Ce four doit néanmoins être abrité de la pluie et protégé l'hiver, comme tout les fours à bois.
Ce “four dragon”, de conception très simple, a été réalisé dans l’école primaire de Menetou-Salon, dans le Cher en collaboration avec mes stagiaires en formation professionnelle dans le cadre d’un projet pédagogique dont le thème était “les animaux de la mer”. Les enfants de maternelle et de CE1 ont travaillés sur ce thème, réalisation des animaux, participation à la construction du four, enfournement et (petite) aide à la cuisson. En outre un travail de préparation a été initié par les institutrices, étude des animaux marins en éveil, présentation du projet par l’intervenant. Celui-ci peut, pour dynamiser et diversifier les séances de modelage, présenter des “discussions ” et des échanges d’information sur les thématiques de la terre, de la poterie et des créations céramiques, des cuisons et autres aspects de ses activités professionnelles.
Un livret a été rédigé par les enfants après la cuisson: recueil d’images et de textes qui fixe la mémoire de cet évènement et permet de le partager.
La quasi totalité des enfants, accompagnés par leurs parents, ont assisté à la cuisson par une belle journée du mois de mai. Quelques élus locaux et les conseillés pédagogiques étaient également présents.
Ce projet scolaire a été réalisé avec la collaboration des instituteurs de trois classes des écoles primaires de Ste Thorette et de Preuilly dans le cher. Le four a été realisé par les stagiaires en formation professionnelle dans mon atelier.
Ce four est le plus simple des fours,
cependant il ne permet pas véritablement de cuire les céramiques
puisque la température obtenue par ce type de cuisson ne dépasse pas
600°C !. Il est très utile pour enfumer les pièces sans provoquer de
choc thermique.