Le raku  est le résultat d’une technique d’émaillage d’origine coréenne qui s’est développée dans le Japon du XVIe siècle. Il est lié essentiellement à la fabrication de bols pour la cérémonie du thé. On utilise un grès chamotté plus solide car les pièces doivent résister à de forts écarts de température.

La technique du raku est un procédé de cuisson. Les pièces incandescentes peuvent être enfumées, trempées dans l’eau, brûlées ou laissées à l’air libre. Elles subissent un choc thermique important et, dans tous les cas, expriment sous ces contraintes l’histoire de la terre, du feu et de l’eau.

Cette technique de fabrication en cuisson rapide, fut découverte en Corée puis développée au Japon dans le milieu du XVIe siècle. Le mot raku vient d’un idéogramme gravé sur un sceau d’or qui fut offert en 1598 par Taiko, maître servant de la cérémonie du thé, au coréen Chōjiro. L’implication des potiers dans le raku fait souvent écho à sa philosophie, à ses racines et à son sens culturel.

La multitude des paramètres mis en jeu permet d’obtenir des résultats variant à l’infini, ce qui confère à la pièce, entièrement réalisée manuellement, la qualité d’objet unique.

Le raku est synonyme de cuisson basse température, les pièces émaillées sorties d’un four à environ 1 000 °C sont rapidement recouvertes de matières inflammables naturelles comme de la sciure de bois compactée afin d’en empêcher la combustion en limitant l’apport d’oxygène au contact de l’émail en fusion. Cette phase est la réaction d’oxydo-réduction au cours de laquelle apparaissent les couleurs plus ou moins métallisées, les craquelures ainsi que l’effet d’enfumage de la terre laissée brute qui forment les principales caractéristiques de ce type de céramique.

Après refroidissement les pièces sont nettoyées avec un produit abrasif pour enlever tous les résidus de suie et de cendre.

En raku, les pièces peuvent être enfournées à froid mais le plus souvent le four est préchauffé et l’enfournement est fait à chaud. La cuisson est menée à un rythme rapide avec atteinte de la température finale dans un cycle court de 15 à 20 minutes (Certaines cuissons raku peuvent durer plusieurs heures selon les types de pièces et leurs exigences de cuisson)

Les fours à raku sont généralement petits et surpuissants. Ils ont, pour la plupart, une simple ouverture sur le haut de l’enceinte de cuisson couverte par un morceau de plaque réfractaire.

Les pièces raku sont le plus souvent cuites dans un type de four plus ou moins conventionnel connu et exploité pour la cuisson des glaçures. Les autres sont des formes de cuisson primitive (simple trou ou fosse dans le sol) où les températures atteintes sont généralement plus basses et où les glaçures ne sont pas couramment utilisées.

La dynastie RAKU perpétue encore aujourd’hui la tradition ancestrale à Kyoto et reste attachée à la philosophie Zen dont elle est issue. Par contre, le mode de cuisson caractéristique de la céramique Raku, exporté dans les années soixante aux Etats-Unis, puis, plus tard en Europe, s’est vu réapproprié par les céramistes occidentaux et a perdu ses racines philosophiques. Il est devenu une simple technique, mais une technique “magique” qui offre un formidable pouvoir de liberté à la démarche créatrice et qui recèle des capacités d’expression inégalables. Le terme de “Raku” désigne donc aujourd’hui tout type de poterie ou de sculpture-céramique, façonnée, émaillée et cuite selon certaines règles caractéristiques

Méthodologie

  • 1- BISCUIT ou dégourdi:

Utilisez de la terre à grès très chamotée (20 à 30%de chamotte). Faites votre bol (ou autre) assez épais, laissez sécher. Vous pouvez biscuiter vos pièces dans un four électrique ou à gaz. Ne dépassez pas 1050° C ou votre tesson sera trop serré.
Si vous voulez cuire dans votre four à raku, suivez ces principes:

- préchauffage de 2 à 3h à 80/140°( les pièces n’explosent pas en dessous de 200°, même lorsqu’elles ne sont pas sèches)

- 0 à 200° C en 1h,

- 200 à 600 en 2h,

- 600 à 1000° C en 2h.

- Attendez 4 h avant d’ouvrir le four. Une cuisson dure ainsi au moins 7h.

- Cette courbe peut-être rallongée lorsque l’on cuit des grosses pièces.
 

  • 2-ÉMAIL: cuisson à 1000°:
     

- Utilisez un émail simple et mince.

- N’oubliez pas que les endroits non émaillés seront noirs.

- Pour faire un émail transparent, mélangez 85% de fritte alcanine (ex 1254 de Ceradel) et 15% de kaolin.

- Pour un émail plus couvrant, utilisez du C 1252 de chez Céradel, cet émail peut être utilisé épais, il ne coule pas trop en cas de surcuisson. Il est possible de le rendre plus blanc en rajouttant 5% d’oxyde d’étain.

- Si c’est votre première cuisson de la journée montez doucement à 200 °C puis pleine puissance jusque 960-1000°C (en 1, 2, voire 3h pour les grosses pièces).
- Faire un pallier en fin de cuisson.
- Pendant ce temps préparez de la sciure, une bonne bassine en métal et un seau d’eau, A 1000°C, éteignez le brûleur et ouvrez la porte du four.

- Quand les pièces sont encore rouges, prenez les avec des pinces et posez les dans la bassine. Si vous voulez des craquelés attendez quelques secondes. Jetez la sciure dessus et fermez le couvercle. Après 5 à 20 mn (selon que vous voudrez des noirs profonds), vous êtes prêts à les nettoyer. Il est possible, pour les pièces assez épaisses, de supprimer la couleur noire en chauffant les céramiques avec un bruleur mobile. Attention à la casse.

- Sortez la pièce de la bassine, trempez la dans l’eau ou aspergez-les avec un petit vaporisateur pour ne pas choquer les pièces, afin d’arrêter la réoxydation de la terre, ce qui supprime les noirs. Quand la pièce est froide, vous pouvez la nettoyer avec une éponge ou un tampon Gex.
 

  • 3- Préparation des  sciures:

Les  sciures doivent être très légèrement humides afin de ne pas bruler trop rapidement, l’on pose un peu de sciure sèche au contact des pièces pour un enfumage plus noir. Pensez à avoir à côté de vous assez de sciure légèrement humide et de la sciure sèche. Un enfumage plus léger peut être obtenu en plaçant les céramiques dans récipient fermé contenant du papier journal.
 

  • 4- Quelques conseils:


ENFOURNEMENT

- penser au passage des flammes

- penser à la prise des pièces: l’enfournement devra être fait en anticipant les gestes de sortie des céramiques, celles- ci seront très chaudes et il faut penser à laisser la place nécessaire pour les saisir avec une pince.  Il est possible de sortir les grandes pièces “à la main”, avec des gants en cuir et des morceaux de fibres réfractaires, les gants ne doivent pas toucher les céramiques.

CUISSON

- faire une courbe de cuisson

DÉFOURNEMENT

-  un responsable « pilotera » la cuisson, il établira une courbe de cuisson, et organisera l’enfournement, la sortie et l’enfumage des pièces, éventuellement en liaison avec ses partenaires de travail.

- en cas de brulure, il faut mettre la main de longues minutes sous un robinet d’eau froide, puis appliquer généreusement de la Biafine.

- préparer l’espace extérieur nécessaire au défournement autour du four. Pensez à ne pas être encombré par les récipients de sciure et à pouvoir vous déplacer aisément.

- préparer l’enfumage (sciure légèrement humide papier, etc…)

- vêtements de sécurité en coton  40% (une côte double zip est très bien), masque avec filtre (pour se protéger de la fumée), cagoule (pour se protéger les cheveux, qui s’enfument et se salissent rapidement!), visière  en toile métallique  pour se protéger les yeux des rayonnements infrarouges, gants de cuir et bonnes chaussures. Pensez également à protéger votre cou avec un tissu de coton.

- le four doit toujours se situer dans un local ouvert, lors d’une combustion incomplète, il y a dégagement de mono-oxyde de carbone, gaz inodore et mortel.

- retirer le pyromètre.

- sécurité bruleur.

- enlever les rehausses si nécessaire.

- Apprécier le refroidissement de manière à faire craqueler  et mettre dans la sciure.

- Mettre dans la sciure rapidement.

- Sortir les pièces après quelques minutes.

- Nettoyage des pièces et du lieu de travail.