Enfumage dans un conteneant placé dans un four

Cette technique permet d’enfumer très facilement des céramiques préalablement cuites à 950/1000° environ et éviter ainsi les techniques d’enfumages « brutales » et parfois difficiles comme les enfumages raku par exemple dans lesquelles les céramiques sont extraites incandescentes du four et plongées dans la sciure à plus de 800°C.

Celles -ci peuvent être polies  ou émaillées avec un émail raku, de plus elles peuvent être fabriquées avec des terres ne supportant pas les chocs thermiques, telles-que que les faïences par exemple, la température des céramiques n’atteignant  pas le seuil critique de fragilité de 590°C (point quartz).
    
plan_enf_ds_1_contenant.pngInstallation:
Ces enfumages peuvent être réalisés dans un four raku, comme sur le croquis ci-dessous, mais également dans un four à gaz ou dans un four électrique. En effet l’éventuel et très faible dégagement de fumée dans le four électrique n’est pas préjudiciable pour les résistances électriques à la température de 550/600°C nécessaire pour cet enfumage.
    
Pour mettre en oeuvre cette technique, il faut placer un récipient métallique d’une dimension appropriée dans le four, veillez à placer un couvercle sur le contenant métallique qui ferme correctement pour ne pas laisser échapper la fumée dans le four. Il convient de laisser un espace de 2cm minimum entre la parois du four et celle du contenant métallique pour laisser correctement passer la chaleur. Pour effectuer cet enfumage dans un four électrique, on procède de la même façon, on peut placer le contenant métallique directement sur la sole du four.

 

Mise en chauffe:
 

                   
courbe_enf_contenant.pngLa courbe de chauffage est très rapide, cet enfumage ne nécessite pas pas beaucoup d’énergie et elle est facilement contrôlable avec un pyromètre. Il faut placer au fond du contenant métallique  quelques poignées de sciure ordinaire (ou quelques bouchons de liège, ça marche aussi). La durée de chauffage est de 40 minutes, on peut procéder au défournement après une demi-heure de refroidissement. Il est possible de renouveler plusieurs fois en cas de résultats non satisfaisants car la céramique ne subit pas de chocs thermiques très importants. Selon la nature et la puissance du four, l’emplacement du pyromètre dans le four il est nécessaire de procéder à plusieurs essais afin «d’étalonner» cette opération, si la sciure est brulée et que l’enfumage est trop faible , c’est que la température était trop importante, la chaleur excessive a brulée et effacé l’enfumage, il convient alors de réduire la température  ( 550° C par exemple); si la sciure n’est pas brulée après la chauffe, il faut alors augmenter la température et chauffer par exemple à 630°C

 

10 mm:  350°C
20 mm: 550°C
30 mm: 600°C
40 mm: 600°C

 1) Noir total: 

forme_noire.png   

2) Noir partiel

Pour réaliser un enfumage partiel, il suffit de chauffer moins et de respecter une courbe comme suit:
 10 mm: 350 ° C
 20 mm: 500° C
 30 mm: 550° C
 40 mm: 550° C

Faire des essais pour étalonner la courbe. Plusieurs pièces peuvent être placées en se touchant les unes aux autres  dans le contenant.

Noir_partiel.png      Noir_partiel_2.png                 Noir_partiel_3.png

3) Cuissons raku/raku-nu et réserves d’enfumage:

Pour un enfumage raku, il faut préalablement émailler la céramique avec un émail adapté, après avoir fait un dégourdi. On place ces céramiques émaillées dans le contenant et on chauffe. La fumée rend visible le craquelage de la pièce, les parties poreuses s’enfument. On procède de la même avec les raku-nu. Les enfumages obtenus sont légèrement différents qu’avec la méthode habituelle, ils sont plus diffus. Là encore il faut faire quelques essais pour « étalonner » cette technique mais il n’est plus nécessaire d’utiliser un four raku et de manipuler les céramiques à haute température. De plus le taux de casse est très faible.
Il est également possible d’atténuer les enfumages sur des parties choisies des céramiques en utilisant des caches avec du papier d’aluminium ou des réserves avec des barbotines posées sur les céramiques.
De très beaux résultats sont obtenus sur des terres polies (à l’Agathe ou avec des terres « sigillées »).